Enrichissement illicite durant la Transition

Vivement une ouverture d'enquête

18/04/2014 Les organisations internationales et les chancelleries étrangères, les cercles de réflexion sérieux, l'opinion nationale, ainsi que la société civile malgache, ont tous unanimement...

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Les organisations internationales et les chancelleries étrangères, les cercles de réflexion sérieux, l’opinion nationale, ainsi que la société civile malgache, ont tous unanimement reconnu, avec des preuves à l’appui, que la corruption a bien fait ses règles durant la période transitoire de Andry Rajoelina. La corruption a permis à plusieurs hauts dignitaires de ce régime putschiste de faire autant de fortune sur le dos des Malgaches. En démarrant avec fanfare la IVème République, Hery Rajaonarimampianina et sa troupe devraient ouvrir une enquête sérieuse sur ce point afin d’y mettre la lumière. La transition de Andry Rajoelina était le plus pourrie de tous les régimes qu’ait connu Madagascar. C’est du moins ce qu’on peut conclure et déduire de tous les résultats d’analyse et d’enquêtes menées par plusieurs organisations internationales et autres chancelleries étrangères ainsi que ceux de la société civile malgache sur le bilan de la longue période transitoire de quatre ans et demi d’Andry Rajoelina. Un bilan affreux pour une des parties la plus controversée de la troisième République malgache. Récemment, la Transparency International a soutenu que le régime transitoire est perçu comme parmi les régimes les plus corrompus au monde. L’accès à l’information, le renforcement des lois anti-corruption, les pots-de-vin au cours d’acquisitions publiques, sont parmi tant d’autres, les indicateurs utilisés par cette organisation internationale pour conclure que la transition de Andry Rajoelina est complètement pourrie. La crédibilité du régime en termes de transparence et de bonne gouvernance, n’est alors qu’illusoire durant les quatre ans et demi de transition dirigé par un ancien Disc Jockey. Hier encore, le Sefafi a confirmé que la corruption a beaucoup fait parler de lui durant la transition. Un véritable camouflet pour Andry Rajoelina. Ce dernier est reconnu de ce fait comme un seigneur de la corruption. L’argent a donc bien coulé à flot durant la transition, mais au profit de quelques minorités de dirigeants. Les dignitaires de la transition se sont bassement graissés les pattes sur le dos des Malgaches. L’argent a même supplanté aux textes en vigueur pour faire perdre à l’Etat de droit sa vertu dans une République banale et bannière d’Andry Rajoelina. Aucune transparence sur l’octroi des marchés publics, lesquels sont parfois réglés de gré à gré et maquillés d’un semblant de procédures, la partialité des jugements des juridictions sur fond de pots-de-vin, les courants trafics d’influence des dirigeants dans plusieurs dossiers publics, les rackets aux opérateurs économiques, les « négociations » avec les agents du fisc, sont typiques à la transition de Andry Rajoelina. Le summum de cette réputation était la prolifération des trafics illicites de ressources naturelles du pays pendant quatre ans, et sans qu’aucun gros bonnet n’a pas tombé du haut de sa trône. L’ancien DJ et ses ouailles, catapultés, à l’issue d’un coup d’Etat militaire, au sommet d’un régime fragilisé par le népotisme avancé de Ravalomanana, finissent par s’emparer de toutes les prérogatives publiques au profit de leurs intérêts privés et subjectifs. Plusieurs dignitaires du régime transitoire, présidents et autres ministres et directeurs comme les parlementaires, sans parler des militaires, ont fait donc fortune en utilisant ces manières louches. Du coup, l’étonnant enrichissement des dirigeants était trop vite alors que le pays s’engouffrait vers la faillite. Durant le processus électoral, tous les observateurs ont été unanimes d’affirmer que l’argent a bien fait son boulot pour acheter des âmes et consciences au profit d’un quelconque candidat président ou des prétendants parlementaires. Les racines de la corruption se sont bien implantées durant le régime transitoire. Tout le système étatique dans sa généralité est miné par la corruption actuellement. Mais le nouveau régime, plutôt connu par ses beaux discours que ses actions concrètes, a voulu donner espoir de lutter contre la corruption. Et lorsque Hery Rajaonarimampianina a limogé deux proches de Andry Rajoelina, Haja Resampa et Rija Rajonhson, quelques heures après son investiture en tant que nouveau président de la République, beaucoup se demandait s’il avait voulu envoyé un message fort aux responsables corrompus. Puis, une mesure judiciaire qui a frappé, un multimilliardaire et grand ami opérateur économique de Andry Rajoelina, a été saisi comme une volonté ferme d’assainir le pays et son paysage économique. Mais, lorsque ces mesures fracassantes fussent très vite mises sous le boisseau sans connaître une fin honorable, beaucoup ont remis en question la volonté de Hery Rajaonarimampianina d’assainir réellement le pays. Actuellement, si le nouveau président veut sauver sa face, son régime devrait diligenter une enquête pour établir la vérité sur l’origine de toutes les fortunes faites durant la transition y compris celle d’Andry Rajoelina et ses entourages proches. Sinon, Hery Rajaonarimampianina est pris comme un autre auxiliaire du système de pérennisation de toutes les pratiques louches et douteuses dans le pays.